Maman a été un enfant, jadis…

Avoir un enfant.

Avoir un enfant c’est cette porte qui s’ouvre sur votre propre enfance. C’est cette fenêtre ouverte sur les blessures, les fêlures, les bleus et les coups durs de sa propre histoire.

Comme si d’un coup, tout revenait à la surface. Juste là, palpable. Des émotions en ébullition, cette projection non contrôlée.

Être maman a été une révélation pour moi. Être maman m’a confronté à de nombreux démons. La maternité me faisait peur autant qu’elle m’attirait. Mais la maternité a ouvert mon coeur encore plus.

Alors c’est le film de ma vie qui défile. Ce film avec ce lot de surprises, de bonheur mais aussi ses maux, les douleurs. Mes propres peurs qui s’accentuent…

Être maman au quotidien c’est ne pas vouloir répéter les mêmes erreurs, c’est vouloir se surpasser tout le temps. C’est devoir admettre que dans la réalité c’est plus difficile que les nombreux « quand je serai Maman je... « 

Mais finalement, suis-je une bonne mère? Moi cette fille cabossée?

Cette pression sur les épaules de faire de mes filles des adultes responsables. Des filles sensibles mais solides, des filles qui peuvent s’émerveiller, aimer les autres, s’aimer elles mais qui ne tombent pas! Moi cette maman qui façonne des petits êtres à ma façon, Ma façon est-elle la bonne?

Vont-elles m’en vouloir? Vais-je réussir à combler leurs attentes sans tomber dans l’excès? Dans leurs rétrospectives, est ce qu il y aura plus de bons que de mauvais? Seront-elles des jeunes femmes moins cabossées? Auront-elles les armes pour affronter cette vie? Ces gens? Ces désagréments? Ces mauvaises surprises? Ces aléas de la vie imprévisibles?

C’est fou comme Ꮥienna-ℛose me ressemble. Ce sale caractère, cette sensibilité exacerbée, cette façon de vouloir plaire et d’attirer l’attention, son côté extraverti et cette façon d’être chaleureuse. Est-ce qu’elle aimera la puree et les crêpes autant que moi? Elle fait parfois ressurgir des souvenirs lointains de par ses gestes du quotidien. Je me revois dans cette façon de faire. Parfois c’est drôle, parfois c’est triste, parfois c’est ni triste ni drôle mais je suis nostalgique, reconnaissante, … A travers elle je revis un peu de mon enfance…

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Parfois j’ai peur de ne pas être à la hauteur. J’ai peur d’être trop ferme, trop ci, trop ça. J’ai des outils, et j’ai mon histoire? Cela suffit?

Parfois dans mon lit je ne dors pas, comme cette nuit par exemple. Tout s’entremêle, et les blessures béantes me rongent de l’intérieur. Je suis de celles-là qui avancent, qui sont fortes et fragiles à la fois. Je suis de celles qui s’énervent trop vite et qui pardonnent tout aussi vite (bon parfois ça met plus de temps). Je suis de celles qui aiment voir positivement en imaginant le pire pour pouvoir rebondir.. Je suis de celles qui aiment l’instant présent mais qui aiment contrôler à la fois, anticiper… je suis de celles qui aiment trop..

Je me pose trop de questions… Sans doute. Oui je suis aussi de celles qui réfléchissent TROP.

Quand je les regarde, je les vois elles MAIS je me vois moi… Au delà des ressemblances physiques, du caractère, des signes caractéristiques. Des flots de souvenirs qui m’envahissent et me submergent.

C’est fou ce que ça remue la maternité. Ça donne plus de confiance et en même temps ça nous affaiblit. Cette force tranquille et inquiète à la fois. Ces monts et merveilles qui nous dépassent souvent.

C’est dommage qu’on ne puisse se souvenir de notre jeune enfance, je veux dire, au moins l’âge de ℒilas-ℬeℓℓe… elle va avoir 4 mois, et je ne me souviens de rien de cette époque où tout n’était que tout rose et tout miel… C’est quand même la plus belle partie… des parents trop attentifs, des parents toujours trop fiers, des parents plus du tout objectifs, des parents juste amoureux, qui embrassent, qui cajolent, qui bercent, qui câlinent, qui en font trop… TROP par amour, TROP par fascination…

N’est-ce pas à cette période précise que l’amour est à son comble? Entre l’excitation, la peur, la nouveauté, la familiarisation, l’apprivoisement, la découverte, l’envie d’être au top, l’hésitation, l’émerveillement…. Je les aime un peu plus chaque jour, et jamais je ne vais cesser de les aimer, elles sont mes tripes. Mais cette petite période d’après naissance est pour moi la plus magique. Une réelle bénédiction, tant le positif que le négatif. Tout est nouveau, une toile qui se peint au fil du temps, l’harmonie de couleurs qui rend magique tout l’univers, ces parcelles d’elles qui subliment nos âmes.

Après y a le terrible two puis viendra vite l’adolescence… Laissez moi encore profiter un peu de mes bébés. (c’est compliqué ces périodes là).

Si seulement on pouvait juste contempler les visages aimants de nos parents et de ces gens qui nous ont tant aimés avant même de nous connaître véritablement. Il faut l’avouer, c’est pas la folie de tomber nettement amoureux d’un être dont on ne connaît rien? De pouvoir tant aimer avant même le premier contact? De se sentir dépassé par le trop plein de sentiments.

Je suis persuadée que si on arrivait à ressentir ce que bébé (d’à peine quelques mois) on a ressenti au contact d’un proche aimant, et bien le monde irait mieux. L’amour ça porte. Tout est plus beau avec de l’amour, la confiance en soi scintille lorsqu’on est aimé. La stabilité s’ancre et le cœur grossit. Les yeux pétillent et les papillons sillonnent notre ventre. L’amour ça guérit, ça apaise, ça anime…

L’amour c’est vital!

J’espère que les filles apprécieront autant les fêtes de noël que moi… J’espère créer de merveilleux souvenirs pour que plus tard elles puissent piocher dans ces ressources d’amour inébranlables, de ces images réconfortantes qui feront d’elles des adultes moins cabossés.

La maternité c’est vraiment complexe. 

Il y a des choses (souvenirs) que je tente de reproduire. Des moments très agréables qui ont marqué mon enfance, comme si j’avais envie de transmettre cette même joie que j’ai pu ressentir autrefois. D’autres décors, d’autres personnages  mais un semblant de mêmes images.

La maternité m’a fait renaître et m’ a donné des ailes. (Et quelques kg en trop, des cernes bleutées mais un coeur remplit).

 


Et toi? est-ce que la maternité a eu un impact sur ta vie? Tes ressentis? Ton passé?


 

Mon passé a un peu conditionné la personne que je suis, ma vision des choses, ma façon d’éduquer. Et puis, j’ai appris a évolué continuellement, en m ‘enrichissant et en essayant d’éviter un maximum ce qui m’avait chagriné, ce qui m’avait fait du mal. Je sais qui j’ai été, je sais qui je suis et je sais celle que je souhaite devenir. Je ne suis pas parfaite, je tente de me soigner des petits maux d’antan, mais comme à chacun, notre histoire c’est notre bagage et nous sommes libres de choisir ce que l’on souhaite transmettre. Quelque part c’est un sacré challenge. C’est comme si ces petits êtres magiques avaient le pouvoir de changer la donne, de réparer notre MOI profond, de nous faire réécrire l’histoire. Comme une chance de rééducation. Comme une chance.

Nous sommes toutes des Christophe Colomb de l’amour, on arrive en terre inconnue, et on apprend, on découvre tout en se découvrant, on se dévoile. 

Merci à nos bouts de choux magiques et à ce qu’ils nous apprennent, au plaies refermées et au recul qu’ils amènent. Le temps guérit, mais ces petits êtres là nous sauvent. Merci à ces poètes des temps modernes qui nous offrent l’amour inconditionnel de façon spontanée et naturelle, qui sèment la poésie avec des areuh et des bulles.

Ils nous offrent ce qui ne s’achète pas.

 

La maternité est parfois difficile, mais si on y pense, c’est l’expérience la plus enrichissante. Si nous n’étions pas si pressés, si impatients qu’ils grandissent, nous profiterions même des pleurs comme une bénédiction. Ces moments particuliers qui nous offrent d’être le fervent chevalier vaillant. A travers leurs yeux, nous devenons l’être le plus important, le plus puissant, l’INDISPENSABLE. Profitons-en, le temps défile. Un jour, on attendra dans la voiture à une rue de l’école pour ne pas que les copains rigolent, car ils seront grands et épris d’indépendance. On souffrira, sans doute en silence, un peu, et encore une fois replongé dans notre propre histoire, on repensera à nos parents, on comprendra alors tant de choses qui nous paraissaient insignifiantes. On reniflera l’odeur de cette écharpe oubliée sur le siège passager et on constatera que l’odeur a bien changée. Du lait caillé au parfum à la mode, quelques pas de plus vers l’émancipation de l’enfant et de son propre parent.

Une pensée à mes parents, une pensée aux parents tout court.
Une pensée à toi, et une pensée à moi, à nous qui grandissons avec nos enfants.

 

J’aime les coliques, j’aime mes nuits hâchées, (je n’aime toujours pas les crises) mais j’aime les cajoler, j’aime la maternité et j’aime surtout celle que je deviens à leurs côtés. Merci la vie. Merci mes filles.

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Sorry pour cet article décousu qui en le relisant n’a pas de réel fil conducteur… Un peu fouillis mais beaucoup MOI.

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Welcome :) Partage d'un quotidien (maman-bébé) naturel, green, bio. Recette healthy pour grands et petits. Astuces et ressentis.

6 commentaires sur « Maman a été un enfant, jadis… »

  1. Encore une fois ton article est super.. il me parle tellement !!
    Mon passé influencé beaucoup la maman que je suis devenue, je n’est pas envie de reproduire les erreurs de ma mère alors je l’applique à être une maman dévouée parfois trop.
    Pour moi il n’y a rien de plus beau que d’être mère. Souvent c’est dur mais c’est tellement bon d’être une maman

    Aimé par 1 personne

    1. Oh je suis contente de ne pas me sentir seule dans cette réalité là… C’est fou ce besoin de vouloir réparer le passé par le présent… Je suis certaine que tu t en sors comme une chef ma
      Jolie ♡

      C’est vrai que c’est pas tjs aise mais c’est magique et le jeu en vaut la chandelle ♡

      Des bisous ✨

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  2. C’est un bel article ma Lou, il est d’une richesse ♥️

    Comme on me l’a souvent dit: Si tu es une mere qui te posent des questions, Que tu te remets parfois non souvent Lol en question c’est Que tu es une mère.

    On veut le meilleur pour nos enfants et pas reproduire ce qu’on a pu vivre étant nous même enfant surtout quand ça nous a bléssé!

    Je pense surtout que nos enfants prendront ce qu’on leur aura appris Mais ils feront avec la vie qu’ils auront eux. Les gens sont en train de changer Et pas forcement en Bon Alors Si tu es la bonté incarnèe Et j’en suis sûre tu y arriveras Et tes filles se serviront de ça…

    Bisous tout doux ma Lou

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    1. Oh merci de ce retour qui fait plaisir à lire tellement…. ♡

      Oui c’est vrai que c’est un dicton (dicton?) qui revient souvent, j’espère qu’il est vrai 🙌🏼

      Parfois ça me fait peur ce que tu décris… Les gens changent bcp… et l’ère dans laquelle nous vivons ne me convient pas toujours… pas tjs en phase mais bon… pas le choix :/

      Merci ma Jolie ! Je n’en doute pas une seule seconde pour tes fils ♡ ils ont beaucoup de chance 😘😘😘

      Puis dans le fond on y croit très fort, quand on croit fort à quelque chose io paraît que ça arrive ♡ ♡ des bisous ma douce et de joyeuses fêtes à toi et ta jolie famille

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  3. C’est normal en même temps de se retrouver dans ses enfants. Physiquement déjà (la génétique, tout ça), mais si on les élève d’une certaine façon, c’est que c’est une façon qui nous ressemble. Et c’est bien normal !

    Personnellement, je préfère vraiment la version « plus âgée » que la version « bébé ».

    Ma plus grande est entrée au collège cette année. J’apprécie vraiment de pouvoir avoir de plus en plus avec elle un échange avec une vraie personne en face de moi, et pas simplement m’adresser à un simple réceptacle que j’aurai rempli de fond en comble.

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    1. Oui tu as raison déjà la génétique… c’est vrai… puis c’est sur que l’éducation s’en ressent fort bien que dans mon cas il y a beaouco de choses que je devais changer pour ne pas répéter ce qui MoI m’a blessé plus jeune…

      Après c’est méga intéressant de voir ma plus grande grandir et de la voir s’exprimer de pouvoir échanger… Je n’ai trop pas envie de me projeter sur l’adolescence cela me fait encore peur… mais ça doit être magique ♡

      🙂

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